Chaque année, en France, le secteur du bâtiment émet plus de 100 millions de tonnes de CO₂, soit environ 20 % des émissions nationales.

Si ces chiffres en font clairement un mauvais élève en la matière, certains experts prédisent pourtant que le bâtiment sera un acteur clé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Ils citent alors l’exemple des bâtiments à énergie positive. En plus de limiter leur consommation énergétique, ces constructions sont équipées d’outils de production d’énergies renouvelables. Résultat: elles produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment, et sont ainsi capable de réinjecter le surplus dans le réseau de distribution. Ces bâtiments exemplaires sont encore rares mais tendent à gagner du terrain. En voici trois exemples. A Meudon, dans les Hauts-de-Seine, la première réalisation du programme « Green Office^®«  de Bouygues Immobilier est un immeuble de bureaux capable d’accueillir 1 550 personnes. Dessiné par Ion Enescu, Ateliers 115, et d’une surface totale de 23 000 mètres carré, il tire 45 % de son énergie des panneaux photovoltaïques sur ses toits, les 55 % restants étant produits par une chaudière à cogénération à huile végétale pure (tirée de résidus de colza et produite dans les Yvelines voisines pour limiter l’empreinte carbone).  Au final, l’immeuble produit 64 kWh/m²/an, pour une consommation de 62 kWh/m²/an. D’autres programmes Green Office^® sont en projet à Rueil et à Châtenay-Malabry.

Stade, au Havre . Architecte : SCAU Architecte

Au Havre, les dirigeants du club de football local ont souhaité, comme nombre de leurs collègues, construire et exploiter leur propre stade. Inauguré en 2012 lors d’un match amical, ce bijou de 25 000 places, fruit de l’imagination du cabinet d’architecture SCAU, se distingue en devenant le premier stade à énergie positive de France. En plus d’un système écologique de récupération des eaux de pluie, les 1 500 mètres carrés de panneaux solaires posés sur son toit permettent à eux seuls de produire plus d’énergie que le stade n’en consomme. Il faut dire que les besoins en éclairage de l’enceinte sont réduits, grâce à sa membrane polymère bleutée qui l’entoure, et qui laisse filtrer 90 % de la lumière extérieure. Une réussite visuelle et écologique.

Pearl River Tower, en Chine. Architectes : SOM

En Chine, enfin, le leader national des fabricants de cigarettes a voulu offrir un cadre de travail écologique à ses collaborateurs : à Canton, la « Tour de la rivière des Perles » haute de 310 mètres et inaugurée il y a deux ans, produit son énergie de deux façons. D’abord, par les traditionnels panneaux solaires qui recouvrent sa façade et produisent de l’électricité. Ensuite, la tour est ornée de deux grandes entailles horizontales dans sa structure : la forme aérodynamique de cette dernière accélère les vents d’environ 50 % et les propulse vers des turbines éoliennes installées à l’intérieur même du bâtiment, assurant la production d’électricité et la ventilation naturelle de l’ensemble. Au final, la tour de 71 étages produit toute l’énergie dont elle a besoin, et même plus, ce qui en fait le premier gratte-ciel écolo de la planète. Une prouesse  que nous devons au cabinet d’architecture américain Skidmore, Owings et Merrill.