Les aires de jeux comme marqueurs urbains : l’exemple nippon
Des squares pour enfants, il en existe de nombreuses sortes, aux caractéristiques certes assez similaires. En ville, ils sont disséminés ici et là pour répondre à une demande toute bête : celle d’occuper, d’amuser et de sociabiliser les enfants en bas âge. Qui ne s’est jamais reposé sur un banc, bercé par les cris et gazouillis de dizaines d’enfants venus se dépenser là ? Qu’on s’y arrête pour l’ambiance, ou qu’on y accompagne ses bambins, les squares pour enfants incarnent de véritables parcelles ludiques et de délassement pour petits et grands. Surtout au Japon, où ces parcelles de lenteur offrent leurs charmes aux passants, loin du tumulte de la ville.
Playgrounds : la pause pour tous
Ludique et sécurisée, l’aire de jeux incarne un espace tout entier dédié aux enfants. « Urbanistiquement » parlant, ils reflètent de fait un défi de taille pour les maîtres d’œuvres chargés de les concevoir. En effet, “prévoir” une zone destinée à ce public si éloigné du monde adulte n’est pas une tâche aisée. Les codes traditionnels de ces lieux sont calqués d’un parc à l’autre, incluant presque systématiquement un toboggan et un tapis de sol anti-égratignures.
On les retrouvera donc essaimés sur les territoires urbains et ruraux, rattachés à une école ou à proximité d’un terrain de sport. De plus en plus, ces structures ludiques apparaissent également en intérieur, dans les grands aéroports, centres commerciaux et autres musées dernier cri. En 2014 le sculpteur Tom Otterness dotait par exemple l’aéroport international Hamad de Doha, au Qatar, de ses figures “steampunk” en bronze.
Tom Otterness: Other Worlds installation at Hamad International Airport from Marlborough Gallery on Vimeo.
A l’instar des piscines à boules des cantines familiales, ou des “espaces enfants” de la salle d’attente du médecin, l’aire de jeu représente un attribut de choix pour les familles et autres chalands en quête de détente. Mais n’a-t-elle pas la possibilité d’être un peu plus que ça ?
Le parc à jeux : une institution japonaise ?
Il existe, de l’autre côté du globe, une région marquant sa différence en termes d’aires de jeux urbaines, et dont on commence à avoir une certaine expérience… Le Japon compte effectivement une multitude de squares enfantins, ouverts à tous de jour comme de nuit. Couplé à l’omniprésence de distributeurs de boissons fraîches à tous les coins de rue – en métropole comme en rase campagne -, l’espace public japonais cultive un certain attachement pour la pause… loin du cliché d’une société exclusivement travailleuse et anxieuse.
Si les bancs sont bel et bien rares dans les parties aménagées pour le flux de la ville japonaise, les lieux dédiés au repos forment une véritable institution. Leur quantité – nettement supérieure à celle de nos aires de jeu – permet en effet ce bel exploit.
En journée, vous y croiserez tout au plus trois enfants en train de se disputer la balançoire et le petit mur d’escalade. Du reste, vous y rencontrerez sans doute une mamie et son petit chien, un couple se bécotant à l’ombre d’un arbre et une personne seule en train d’avaler une canette de café glacé. Ce sont donc des endroits calmes, vides et où le temps de la ville s’arrête pour quelques instants. Les soirs d’été, vous y verrez sans doute des groupes d’adolescents ou des familles s’adonner à l’art du feu d’artifice, pratique ancienne et encore très prisée par les jeunes générations.
Il fait bon vivre dans mon aire de jeu
Cette facette du mode de vie à la japonaise en constitue de fait un aspect primordial, que l’on ne soupçonnerait pas au premier abord. Il participe d’ailleurs vivement à la qualité de vie de ses espaces urbains, beaucoup plus aérés que la densité du bâti ne le laisserait penser. En France, la donne est un peu plus nuancée. On expérimentera bien plus ces moments de relâchement aux pieds des grands ensembles ou en province. Le square parisien, pour ne citer que lui, souffre en effet d’une telle densité de fréquentation qu’il devient presque impossible de trouver un coin de gazon pour s’y relaxer dès qu’un rayon de soleil pointe l’horizon… C’est donc en mettant à l’épreuve les deux territoires ici concernés que l’on peut prendre conscience de la valeur de tels espaces.
Selon nous, et nous sommes loin d’être les seuls à le penser, les aires de jeux peuvent à juste titre être considérées comme de véritables atouts territoriaux pour nos aménagements de demain. Et certains architectes l’ont d’ailleurs bien compris, en poussant parfois l’attraction de ces lieux vers son apogée récréative. On vous laisse digérer cette sémillante comparaison France/Japon, et on se retrouve pour la suite avec une sélection d’aires de jeux du monde entier, chacune plus étonnante l’une que l’autre.
Vos réactions
Je suis conseillère municipale d’un petit village de moins de 600 habitants et je travaille sur le projet d’une aire de jeux participative et écologique. L’idée serait d’impliquer la population dans l’agencement et de construire de jeux à base de pneu comme ça se fait beaucoup dans les pays asiatique. Malheureusement je crains qu’on sera bloqué par les normes… Pouvez-vous me dire si vous connaissez des aires de jeux de ce genre en France?
Bonjour,
A notre connaissance, il n’y a pas spécialement de normes sur la question, ou alors elles sont relativement souples. En tous cas, c’est ce que laissent penser les très nombreuses écoles primaires et maternelles qui utilisent des pneus en guise de jeux à travers le pays !
Nous n’avons pas d’exemples précis en tête, malheureusement. A défaut, vous pourrez trouver de l’inspiration par ici -> http://blog.1001pneus.fr/fabriquer-des-jeux-pour-enfants-en-pneus/ Quand on voit la créativité possible avec de simples pneus, on se dit qu’il serait trop dommage que des normes les interdisent…!
En vous souhaitant de pouvoir les installer dans votre commune,
pop-up urbain