Le chat, nouvelle mascotte urbaine à la mode ?
Ce n’est pas la première fois que la place des animaux est évoquée dans ces colonnes : il existe un diptyque (cet article sur l’exode urbain animalier et l’interview d’un spécialiste) publié par Usbek & Rica d’un côté, et notre Top 5 des villes animalières dans la culture populaire de l’autre. Parfois l’on souhaite les chasser loin des murs de la ville, et parfois l’on recherche à tous prix à les garder pour adoucir les jungles de béton… Aujourd’hui, c’est la présence des chats – ces félins-câlins qui ont déjà colonisé Internet – que nous étudierons en tant qu’objets de city branding aux quatre coins du monde.
Cat Street View : la ville à portée de chats
La première initiative récente mêlant ces félins domestiques à l’attractivité d’un territoire concerne Onomichi, ville japonaise située dans la préfecture d’Hiroshima. Originale, la campagne lancée par cette agglomération en bord de mer s’appuie donc sur la grande communauté de neko (le chat, en japonais) qui peuple ses étroites ruelles. Pour la mettre en valeur, la commune a alors créé un dispositif inspiré par Google Street View en diffusant des images d’Onomichi “à hauteur de chats”, mis en scène comme un parcours urbain. Pour ne rien gâcher, la balade numérique s’accompagne de sons de la ville chaleureux plus vrais que nature. Testez cette chasse aux matous en ligne, vous n’aurez pas envie de repartir tant l’ambiance y est très douce.
Lancée en septembre 2015, cet outil pour découvrir les passages et petits renfoncements d’une ville japonaise méconnue a depuis beaucoup fait parler de lui… Cela nous rappelle d’ailleurs l’une des fabuleuses double-pages du livre illustré Manabeshima, de Florent Chavouet, qui montrait une cartographie légendée de la répartition des gangs de chats sur l’île éponyme (pour la consulter, se diriger en fin de cet article compilant les plus belles cartes de Florent Chavouet). Ces exemples puisés sur le sol nippon nous montrent ainsi que la promotion internationale des territoires tient parfois à la réalisation d’une expérience toute simple, fondée sur les petites bêtes qui se roulent sur nos pavés à longueur de journée !
Les mille et un kedi d’Istanbul
Une autre ville a récemment fait parler d’elle à travers les yeux des chats qui ronronnent entre ses murs : Istanbul, connue depuis bien longtemps comme une colonie féline de choix ! Cette fois-ci, c’est par le biais d’un film documentaire réalisé par la réalisatrice et productrice Ceyda Torun que le tandem ville & minous est mis en lumière.
Le film Kedi (chat, en turc) vise ainsi à raconter les liants forts entre la métropole turque et ces centaines de milliers de chats, errants, apprivoisés et adorés par les locaux. Une sélection de témoignages s’intéresse ainsi autant à la vie de quartier qu’a la fabuleuse aura de ces félins mi-domestiques mi-sauvages dans le mode de vie stambouliote.
Il semblerait ainsi que la réalisation de dispositifs tels qu’une balade numérique ou un documentaire dédiés aux chats des rues aient ces derniers temps le vent en poupe ! Pourtant, cette occupation féline ne date évidemment pas d’hier… On pense par exemple à la renommée mondiale du site archéologique Largo di Torre Argentina, situé au cœur de Rome, et accueillant au quotidien des dizaines de matous en quête de repos. Si ces ruines habitées de “ronrons” figurent parmi les attractions touristiques les plus appréciées de la capitale italienne, d’autres lieux dans le monde ne sont pas en reste de cette attractivité toute en douceur. Le Japon reste une référence en la matière, que l’on pense à son “Île aux Chats” (Aoshima) ou à ses bars remplis de petites bêtes à caresser, concept d’ailleurs repris à Paris depuis quelques années !
Pour aller plus loin :
- « Cat Street View, une carte interactive à hauteur de chat » – sur le Huffington Post
- « Au Japon, l’Île aux chats se nomme Aoshima » – sur 20 Minutes