La laverie automatique : symbole durable de la ville agile ?

Symboles de la ville agile, les laveries automatiques évoluent et s'ouvrent à de nouveaux services.
4 Avr 2017

Comme pour prolonger notre observatoire des équipements urbains en libre-service (initié dans un billet précédent), attardons-nous aujourd’hui sur l’un de leurs avatars les plus anciens. Bien qu’associées à un usage très spontané, voire obsolète, les laveries de quartier se maintiennent dans une certaine mesure en ville.

Que l’on aime simplement humer leurs fraîches effluves au détour d’une rue, ou que l’on y ait lu les plus beaux romans pendant des interminables heures d’attente, ces lieux conservent à jamais un certain cachet ! Malgré tout, ils restent évidemment inséparables de l’une des tâches ménagères les plus dépréciées. Ci-suit, un florilège d’idées et d’initiatives pour réenchanter des espaces (et une pratique) a priori démodés…

Symboles de la ville agile, les laveries automatiques évoluent et s'ouvrent à de nouveaux services.

Une pastille de lessive, un bouquin et c’est parti ! – Crédits sunrisesoup sur Flickr

 

Un modèle à réinventer ?

Aujourd’hui dans les villes occidentales, peu de foyers ne possèdent pas leur machine à laver familiale. Souvent ouvertes tard dans la nuit, et rarement fréquentées, les laveries automatiques se présentent avant tout comme une solution de dépannage, à différentes échelles. Un lave-linge tombé en panne, une vie étudiante précaire, un séjour touristique prolongé, etc. Parce qu’il correspond à un usage effectif mais moins massifié que d’autres, cet équipement urbain semble a priori stagner en douceur, tout en subsistant dans la durée…

Mais si a priori la plupart de ces lieux maintiennent une clientèle ciblée, un décor et une ambiance stéréotypés, un certain nombre de start-up tentent régulièrement de révolutionner le modèle afférent ! Déploiement du paiement bancaire, service de ramassage du linge sale et livraison du linge propre à la demande (commandé via smartphone)… Mais encore :

“There’s one place where laundry is being disrupted: on campus. The service eSuds is designed to let students watch their laundry virtually. No more tiresome walking down to the dorm basement to see if a machine’s free: eSuds will alert users by text or push-notification when a washing machine is available. Plus, students can pay for their laundry automatically using their student ID or PIN.” – Voir : Why we’re stuck with coin-op laundromats sur CityLab

Ces quelques exemples montrent autant de voies sondées par diverses entreprises pour tenter de bousculer un modèle que nos grands-parents ont vu naître. Et si l’avenir des lave-linges mutualisés ne se trouvait pas dans les technologies numériques, mais bel et bien dans ces lieux où vrombissent et se reposent des dizaines de machines ?

Un espace à reconquérir

On l’a dit précédemment : laver son linge sale en public, ce n’est pas toujours le moment le plus épanouissant de la semaine… L’intérieur des laveries de quartier n’est pas toujours très chaleureux, et l’action en elle-même est souvent vécue comme une corvée. C’est pour cette raison que les lieux dédiés à cette tâche ménagère sont pris d’assaut par tout un tas d’initiatives visant à les réenchanter.

Dans un certain nombre de villes, on voit ainsi s’installer depuis quelques années la tendance des « commerces hybrides », appliquée aux laveries automatiques.

Une devanture accueillante pour des convivialités par milliers – Crédits Steve Snodgrass sur Flickr

 

Dans un certain nombre de villes, on voit ainsi s’installer depuis quelques années la tendance des « commerces hybrides », appliquée aux laveries automatiques. Le maintenant fameux bar à cocktails parisien « Lavomatic » (caché dans l’arrière-boutique d’une laverie) n’en est qu’un exemple original… Plus institutionnalisé encore, un concept belge se rendait célèbre il y a quelques temps sur la Toile pour son ingéniosité : le café-laverie. Idéales pour joindre l’utile à l’agréable, ces enseignes mixtes proposent ainsi à leurs clients de boire un café et se reposer pendant que le linge tourne. Le modèle fonctionne et pourrait être répliqué à l’envi ! Ailleurs, la laverie de quartier est réinvestie pour des usages conviviaux et solidaires.

In order to amplify the creative power of artists, the Laundromat Project in New York has made this their core principle. Based in Harlem, the project supports artists to create new, community-engaged work based in laundromats, a place where people are going to be and have the time to collaborate. Projects have included renaming streets based on personal and social history, transforming laundromats into yoga studios or English classrooms, and creating community mix tapes.” – Six creative ways artists can improve communities, The Guardian

Toutes ces démarches ne donnent-elles pas des idées pour se réapproprier des lieux trop apparentés à une pratique désagréable ? Loin d’être désuètes, les laveries automatiques regorgent d’imaginaires et de potentiels pour perdurer encore longtemps dans nos villes !

 

Pour aller plus loin :

{pop-up} urbain
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