#COP 21 : Les initiatives locales les plus insolites pour la sauvegarde de la planète
La COP 21 approche à grand pas et nombreuses sont les personnalités, chefs d’états, personnalités engagées, institutions privées ou publiques qui se préparent depuis longtemps à cette grand-messe sur le réchauffement climatique qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 15 décembre. Alors que les études se finalisent, les rapports se concluent, les présentations se peaufinent et les contributions des États commencent à tomber, de nombreuses questions restent cependant à trancher avant le début des prochaines négociations.
Parallèlement à ces importants préparatifs, des collectivités et des particuliers poursuivent au niveau local leurs engagements pour le climat. Et certains ne font pas dans la demi-mesure ! Des ouvres d’art réalisées grâce au recyclage des habitants, des urinoirs publics destinés à recycler l’urine, des machines installées dans le métro qui permettent de payer son ticket en recyclant ses bouteilles usagées…Voici un panorama des idées les plus insolites et responsables !
Et si pour changer réellement notre influence sur le climat, il nous fallait une révolution de pensée ? Et si les codes régissant notre société, nous empêchaient aujourd’hui de libérer notre pouvoir créatif en vue de la sauvegarde de la planète ? C’est un des constats que l’on pourrait supposer comme étant à l’origine de la dernière invention écologique mise en place dans la ville de Rotterdam aux Pays-Bas.
Comme dans de nombreuses villes européennes, les festivals sont légion et contribuent à la vitalité d’une région urbaine et également rurale. Néanmoins, l’un des aspects les plus contraignants de ce type de rassemblements reste la montagne de détritus accumulés par les festivaliers et répartis dans toute la superficie (et plus encore) du lieu dédié. Mais en juin dernier, la bonne idée est venue du Studio Squash, un atelier de design basé dans la ville portuaire néerlandaise. Plutôt que de contraindre les festivaliers à systématiquement jeter leurs gobelets en plastiques dans des poubelles sans grand intérêt, les designers néerlandais ont souhaité rendre le tri utile, ludique et…. démocratique !
Démocratiques car installés par deux, ces tubes en plastique destinés à récolter les détritus en plastique, n’étaient pas tout à fait banals puisque chacun d’eux portaient un slogan avec lequel on était censé être d’accord ou opposé. Pour faire entendre sa voix, rien de plus simple ! Il suffisait alors de jeter ses déchets dans la poubelle correspondant au slogan que l’on souhaitait soutenir.
Bien entendu, ces installations baptisées Wecup n’étaient pas destinées à organiser l’élection du prochain maire de la ville…Même si pour autant, les slogans étaient peut-être tout aussi existentiels ! “Ramenez Elvis” vs “Ramenez Michael” ou encore “Rotterdam pour toujours” vs “New-York pour toujours « . Pour comptabiliser les votes, il suffisait alors de regarder la hauteur des déchets accumulés dans les différents tubes : c’est donc bien ce qu’on appelle le tri démocratique !
Quelques mois plus tôt, c’est à Amsterdam, qu’ont été installées des toilettes publiques capables de transformer l’urine en engrais grâce à la récupération du phosphore. Dans le cadre d’une grande opération de communication destinée à mettre en valeur la nécessité de trier ses déchets pour les revaloriser, la municipalité a installé en pleine rue des pissotières urbaines. Et l’origine du projet n’en est pas moins paradoxale puisque c’est à cause des dégâts causés par ce même phosphore, contenu dans les urines, sur les canalisations de la ville, que la municipalité a décidé d’agir intelligemment. En effet, plutôt que de simplement rénover ses canalisations, la ville d’Amsterdam a décidé de récolter ce même phosphore en en faisant une opération publique ! La municipalité affirmait même que si la pratique se généralisait sur l’ensemble de la ville, ce sont plus de 10 000 stades de foot de terres cultivables qui pourraient être alimentés en phosphore, un puissant engrais.
Mais les idées insolites en matière de recyclage ne sont pas que l’apanage des Pays-Bas. En effet, en Uruguay, au mois de février de cette année, c’est la marque de chaussures Mamut qui a lancé une vaste opération dans tout le pays auprès de ses clients habituels et potentiels. Pour chaque bouteille en plastique collectée et déposée dans les boutiques de l’enseigne, il vous était alors accordé une réduction sur le prix d’achat de vos chaussures. 100 pesos uruguayens étaient défalqués de la note finale de l’acheteur, pour une seule bouteille, soit environ 3,50€. Bien entendu, l’opération ne vous donnait pas la possibilité de payer vos chaussures uniquement grâce aux bouteilles plastiques, puisqu’un maximum de 40% du prix pouvait vous être remboursé.
Dans le reste du monde, ce n’est pas la première fois qu’en échange de déchets à recycler, est donnée la possibilité de réduire ses coûts quotidiens. En effet, à Pékin, ont été installées dernièrement dans certaines stations de métro, des machines capable de récolter des bouteilles plastiques et canettes de soda, en échange d’une réduction sur le prix de son ticket de transport. Enfin bien sûr en Allemagne, depuis de nombreuses années, un système de consigne est mis en place sur les bouteilles de verre. Néanmoins, une fois de plus, le caractère insolite de ces précédentes opérations, s’ajoutant cette fois-ci à leur aspect marchand, pousse les usagers à faire preuve de responsabilité environnementale.
Enfin, le dernier exemple qui nous vient du Chili et plus précisément de Valparaiso, pose la question de l’espace urbain et de la pertinence du recyclage dans des régions au sein desquelles il n’y a actuellement aucune habitude de recyclage. L’installation urbaine réalisée grâce à plus de 12 000 bouteilles de plastique pose aussi la question du recyclage participatif et artistique. En effet, sur la place Sotomayor, a récemment été installée une oeuvre artistique réalisée grâce au concours des habitants et des artistes chargés de la fabrication de l’oeuvre.
Au cours des mois précédant l’installation, l’ensemble des bouteilles de plastique fut récolté auprès des habitants, qui furent dans le même temps, conscientisés à la nécessité de recycler par eux-mêmes. Ainsi avec l’ensemble du matériel récupéré, l’installation fut construite avec les habitants. Et c’est une véritable couverture de bouteilles, destinée à retrouver un peu d’ombre sur une place très fréquentée du codeur de ville, qui vit le jour.
Que ce soit donc pour émettre une opinion, se déplacer à moindres coûts, ou se divertir au sein de l’espace urbain, la contribution citoyenne en faveur de l’environnement pourrait évoluer. Le geste écologique étant encore bien trop souvent considéré comme une contrainte, de telles initiatives appellent à le transformer en un bénéfice financier, distrayant, social ou même démocratique. Une voie à suivre pour notre salut terrien ?