A quoi ressembleront nos voyages du futur ? (1/3)
Le voyage est de loin l’une de nos pratiques qui aura le plus été conjuguée au futur dans notre culture populaire, et souvent de façon assez farfelue… L’un des premiers aspects auquel on songe, lorsque l’on aborde le sujet du voyage, est sans aucun doute celui du temps de trajet. Florilège des tendances pour repenser la distance.
Fuir le temps en s’occupant
La question du temps dans le voyage n’est certes plus toute jeune, mais elle figure toujours au premier plan des programmes de renouvellement de l’expérience nomade. Le passage de la considération du temps subi (le “temps-distance”) à l’optimisation du transit, en favorisant les échanges et occupations qui y seront réalisés (le “temps-substance”), constitue un enjeu majeur de nos pérégrinations actuelles et futures.
Que l’on mette des livres dans les rames de RER, un accès internet dans les gares, des e-books ou encore des centres commerciaux dans les aéroports… La gestion de l’ennui relatif aux temps d’attente représente un objectif primordial pour les grands opérateurs. Sans compter les nombreuses campagnes publicitaires de ces mêmes opérateurs qui promeuvent une image “habitable” des transports. C’est dès lors dans ce sens que l’on cherche depuis un certain temps à innover.
Ainsi on voit émerger un certain nombre de services ou de spéculations futuristes autour de l’optimisation du temps de trajet, que l’on veuille perfectionner la notion de reliance ou simplement réduire à néant les distances d’un bout à l’autre de la Terre.
Par exemple, on découvrait l’été dernier Stories For Every Journey (« Histoires pour chaque voyage »), une prestation australienne toute particulière. En effet, la compagnie aérienne locale Qantas a mis en place des objets tout à fait originaux : des livres adaptés à la durée des voyages ! Une excellente idée dont on aimerait nous aussi profiter dans l’ensemble de nos périples, du plus court au plus long ! A quand la distribution de haïkus par la RATP entre deux rames de métro ?
Réduire le temps au maximum
Tuer le temps en s’occupant c’est bien, mais si on peut encore alléger la trajectoire en question : c’est encore mieux ! De ce point de vue les techniciens du déplacement recherchent à tout prix à diminuer ce sursis temporel en développant la puissance des engins chargés de nous transporter. Un aspect de l’innovation qui a peut être perdu un peu de vitesse ces derniers temps, mais qu’une poignée d’ingénieurs ne perdent pas de vue…
Entres autres, on compte à ce titre un projet dévoilé il y a deux ans par son fondateur Elon Musk : l’Hyperloop. Selon le PDG de Tesla (voitures électriques) et de SpaceX (fusées), l’objet représenterait un moyen de transport inédit, principalement caractérisé par sa vélocité sans précédent. Mais pas seulement ! Capable d’atteindre l’allure de 1 220 km/h, “l’Hyperloop consiste en un tube à basse pressurisation au sein duquel des capsules sont transportées à faible et à grande vitesse, reposant sur des coussins d’air pressurisé« , détaille le document, issu du travail conjugué des équipes de Tesla et de SpaceX. Les capsules seraient propulsées grâce à un champ magnétique généré par une version du moteur électrique utilisé sur la voiture électrique Tesla S, alimenté par l’énergie solaire. La sensation à bord serait proche de celle d’un avion. « Ce serait doux, comme voler sur l’air ». […] Il permettrait également de réaliser d’importantes économies sur les trajets inférieurs à 1 500 kilomètres.”
On ne sait pas encore si la folie des grandeurs d’Elon Musk sera un jour accessible à tous, mais sa création s’inscrit bel et bien dans une tendance actuelle essentielle. L’anéantissement de l’éloignement ne constitue-t-il pas la jolie métaphore mise en place dans l’une des dernières campagnes de publicité SNCF ?
Et si on annulait le voyage ?
Mais traditionnellement on va jusqu’à imaginer nos pérégrinations futures comme totalement dépourvues de leur plus grand désavantage, à savoir ce bon vieux temps de trajet. On connaît déjà les effets de la grande vitesse dans l’abréviation des distances. On ne s’attardera pas non plus sur les conséquences relatives de la mondialisation sur l’uniformisation de nos pratiques et paysages, argument souvent brandi pour rappeler qu’à l’autre bout du monde se trouve la même chose qu’en bas de chez soi…
C’est en revanche la généralisation (relative encore une fois) du web qui aura permis une compression certaine des distances et surtout des échanges d’un bout à l’autre de la planète. Dès lors, l’excursion vacancière de demain se trouve-t-elle dans une connexion internet ? Ou plus exactement, choisira-t-on bientôt d’interrompre son train-train quotidien au travers d’une “réalité virtuelle” à la Total Recall ?
C’est en tout cas l’hypothèse fantasque faite par le magazine en ligne de SoonSoonSoon, un média “Made in future”. C’est avec l’aide de son armada d’éclaireurs que SoonSoonSoon a pu réunir une poignée d’innovations récentes prônant le séjour à distance. Parmi elles, on compte par exemple le Cryoscope :
“Imaginé par l’artiste et ingénieur américain Robb Godshaw, ce boitier vous permet de ressentir les climats du monde entier, du bout de vos doigts, sans sortir de chez vous. En posant la main sur la surface du Cryoscope, vous ressentez la température du lieu sélectionné, entre 0°C et 42°C. Comme si vous y étiez.”
Comme quoi, le futur aussi c’est la porte à côté… En attendant le prochain volet de cette passionnante question n’attendez plus : enfilez votre Oculus Rift et touchez du doigt votre Cryoscope !
Retrouvez également:
la seconde partie » A quoi ressembleront nos voyages du futurs ? (2/3) »
et la dernière partie » A quoi ressembleront nos voyages du futurs (3/3) « .